« Histoire de l'Économie - I - Capitalisme et main invisible - Avant 1820 » : différence entre les versions

De Notes Economiques et Politiques
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== 4/ Adam Smith ==
== 4/ Adam Smith ==
=== La Main invisible ===
Néanmoins, ces réflexions reposent sur des modèles qui n'expliquent que très partiellement les circulations/flux de l'époque (par exemple, en France où ce courant de pensée est né, on se focalise surtout sur l'agriculture, qui est la base de l'économie nationale). Le capitalisme sera étudié et défini de manière bien plus précise par un économiste : '''Adam Smith''', qui verra notamment le tournant industriel de l'époque, lui qui vient d'Écosse.
Néanmoins, ces réflexions reposent sur des modèles qui n'expliquent que très partiellement les circulations/flux de l'époque (par exemple, en France où ce courant de pensée est né, on se focalise surtout sur l'agriculture, qui est la base de l'économie nationale). Le capitalisme sera étudié et défini de manière bien plus précise par un économiste : '''Adam Smith''', qui verra notamment le tournant industriel de l'époque, lui qui vient d'Écosse.
Nous tenterons de résumer ici une pensée<ref>La richesse des nations : https://fr.wikipedia.org/wiki/Recherches_sur_la_nature_et_les_causes_de_la_richesse_des_nations</ref> qui a traversé des siècles, et invitons les wikinautes curieux à compléter leur lecture ici avec d'autres sources qu'elles ou ils jugeront pertinentes. La réflexion pourrait se résumer grossièrement ainsi :
* La provenance de la richesse, propose Smith, tient entre autres à la '''division du travail''' (chaque travailleur se consacre à sa tâche précise, et plus on divise le travail, plus le travailleur peut se concentrer sur sa tâche et donc produire ce qu'il doit produire efficacement) ;
* Cela fonctionne de manière assez évidente dans un atelier coordonné par un superviseur, ou un contre-maître, qui organise le travail ;
* Mais comment cela fonctionne-t-il chez tous les artisans, les fabricants ? Qu'est-ce qui retient et empêche les abus ?
** La réponse tient, selon Smith, à l'existence de la concurrence. Ainsi, un boulanger qui vendrait son pain trop cher se verrait tout simplement rattrapé par la concurrence ;
** Quand bien même le boulanger serait seul sur le marché, tout autre artisan pourrait y voir une aubaine s'il vendait son pain beaucoup trop cher, et tenterait de se placer sur le marché ;
** De la même manière, les fournisseurs de ce boulanger seraient soumis à cette même logique, et ne pourraient donc pas vendre leurs matières premières trop chères, sous peine de voir leur client boulanger partir à la concurrence ;
* In fine, le prix d'un article serait, plus ou moins, le prix de sa propriété, du travail et du capital investi, en résumé, son '''coût pour la société'''
La pensée va même plus loin, en constatant qu'essayer de le réguler (par des lois et par l’État) serait très probablement moins efficace que de laisser ces constats précédents suivre leur cours ; Adam Smith parle de la '''Main invisible'''. Il pense en effet que la tendance du marché est de s'autoréguler, et propose des exemples montrant que les choix de régulations et les règles sont vouées à l'échec, et il pense qu'il vaut mieux laisser les gens raisonnablement '''libres'''.
Nous voici à nouveau alignés sur les concepts de ''Laissez faire'', mais théorisés et rassemblés en une œuvre ('''Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations''' - 1776), et qui constitue, vous l'aurez peut-être reconnue, la base de la pensée économique actuelle.
=== Le message oublié d'Adam Smith ===


== Sources ==
== Sources ==

Version du 12 février 2024 à 16:44

Cette page repose dans son découpage en grande partie sur la très instructive bande dessinée : Economix[1]

1/ Définition du capitalisme

Le capital représente les biens capitaux, c'est à dire ce qui va nous permettre de fabriquer l'objet ou le service final que l'on vendra (ce sont donc les outils, les usines, les terres, ...) ou l'argent que l'on va dépenser pour des biens capitaux. On appelle alors cela un investissement. L'investissement a pour but de permettre de vendre plus cher que son coût de fabrication l'objet ou le service final, ce que l'on appelle un profit. Un capitaliste est quelqu'un qui cherche à faire du profit (notons qu'il n'est pas obligé d'investir son propre argent, il peut investir de l'argent qu'on lui prête, moyennant des intérêts). Un capitaliste est donc quelqu'un qui prend un risque, plus ou moins important, en investissant de l'argent, et cherche à dégager un profit suite à cet investissement.

2/ Contexte historique, Hollandais, et Colbert

Au XVIIème siècle, être capitaliste est risqué. Les valeurs de l'époque reposent sur la tradition, et la tradition veut que l'état d'esprit soit à l'épargne (l'inverse même de l'investissement), du fait de l'incertitude de l'avenir. Néanmoins, les Hollandais ont pris avant les autres le virage capitaliste, notamment par l'intermédiaire du développement des banques et des assurances, qui réduisent de beaucoup les risques des investissements. Les voilà donc qui dominent la scène économique de l'époque. En France, cela ne plait pas forcément à Jean-Baptiste Colbert qui pense que la puissance nationale repose sur la quantité d'argent qu'elle possède (son stock). Il souhaite contrôler les rapports marchands, on parle de mercantilisme, et il met en place des mesures destinées à restreindre la mainmise des Hollandais sur les richesses françaises (protectionnisme aux frontières, contrôle de la production nationale).

Cette méthode est efficace, et c'est le déclin des Hollandais. Les Anglais et Français se battent alors pour gagner la place laissée vacante.

3/ Laissez-faire

Les taxes en France rapportent à peine plus que les taxes britanniques, pour une population pourtant 3 fois plus grande. Certains s'interrogent. En particulier, François Quesnay, s'intéresse à la notion de circulation de l'argent plutôt qu'à son simple stock, comme le sang qui circule dans nos veines. Cette nouvelle façon de penser l'économie fonde la base d'une nouvelle discipline : l'économie politique pensée par des économistes (appelés également physiocrates) et elle repose sur la théorie que c'est la circulation des capitaux qui crée la richesse réelle, et elle prône donc le laissez faire et le laissez passer.

4/ Adam Smith

La Main invisible

Néanmoins, ces réflexions reposent sur des modèles qui n'expliquent que très partiellement les circulations/flux de l'époque (par exemple, en France où ce courant de pensée est né, on se focalise surtout sur l'agriculture, qui est la base de l'économie nationale). Le capitalisme sera étudié et défini de manière bien plus précise par un économiste : Adam Smith, qui verra notamment le tournant industriel de l'époque, lui qui vient d'Écosse.

Nous tenterons de résumer ici une pensée[2] qui a traversé des siècles, et invitons les wikinautes curieux à compléter leur lecture ici avec d'autres sources qu'elles ou ils jugeront pertinentes. La réflexion pourrait se résumer grossièrement ainsi :

  • La provenance de la richesse, propose Smith, tient entre autres à la division du travail (chaque travailleur se consacre à sa tâche précise, et plus on divise le travail, plus le travailleur peut se concentrer sur sa tâche et donc produire ce qu'il doit produire efficacement) ;
  • Cela fonctionne de manière assez évidente dans un atelier coordonné par un superviseur, ou un contre-maître, qui organise le travail ;
  • Mais comment cela fonctionne-t-il chez tous les artisans, les fabricants ? Qu'est-ce qui retient et empêche les abus ?
    • La réponse tient, selon Smith, à l'existence de la concurrence. Ainsi, un boulanger qui vendrait son pain trop cher se verrait tout simplement rattrapé par la concurrence ;
    • Quand bien même le boulanger serait seul sur le marché, tout autre artisan pourrait y voir une aubaine s'il vendait son pain beaucoup trop cher, et tenterait de se placer sur le marché ;
    • De la même manière, les fournisseurs de ce boulanger seraient soumis à cette même logique, et ne pourraient donc pas vendre leurs matières premières trop chères, sous peine de voir leur client boulanger partir à la concurrence ;
  • In fine, le prix d'un article serait, plus ou moins, le prix de sa propriété, du travail et du capital investi, en résumé, son coût pour la société

La pensée va même plus loin, en constatant qu'essayer de le réguler (par des lois et par l’État) serait très probablement moins efficace que de laisser ces constats précédents suivre leur cours ; Adam Smith parle de la Main invisible. Il pense en effet que la tendance du marché est de s'autoréguler, et propose des exemples montrant que les choix de régulations et les règles sont vouées à l'échec, et il pense qu'il vaut mieux laisser les gens raisonnablement libres.

Nous voici à nouveau alignés sur les concepts de Laissez faire, mais théorisés et rassemblés en une œuvre (Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations - 1776), et qui constitue, vous l'aurez peut-être reconnue, la base de la pensée économique actuelle.

Le message oublié d'Adam Smith

Sources