Politest - III - La pauvreté

De Notes Economiques et Politiques
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Cette page provient du Politest, qui est un test en ligne créé par Laurent Cald[1]

Je mets ici la troisième question associée au test, et j'essaie d'y apporter un éclairage personnel via des réponses.

La pauvreté et l'exclusion (3/12)

1. Plutôt que de trop assister les gens (ou de les inciter à profiter du système), il faut les responsabiliser afin qu'ils comptent plus sur eux-mêmes et moins sur l’État pour s'en sortir

Cette réponse est liée au principe de méritocratie, que l'on retrouve plutôt dans des réflexions de droite plutôt que de gauche. Je ne suis pas d'accord avec cette assertion :

  • Je crois qu'effectivement, il ne serait pas normal qu'en ne "faisant rien", on ait des droits qui nous permettent de vivre une vie oisive, alors que d'autres compteraient uniquement "sur eux-mêmes", et obtiendraient encore moins. Cependant, je ne crois pas que ce cas soit une généralité, quand on voit la difficulté à "profiter du système", quand on sait qu'il y a finalement moins de gens qui réclament leurs droits (par méconnaissance, par honte, ou autre) que de gens qui fraudent le système social, quand on voit que l’État reste malgré tout présent même pour les individus qui n'auraient compté que sur eux-mêmes (les infrastructures leur ont permis de se déplacer sur des routes, les services publics les ont soignés, protégés, éduqués, ...) ;
  • La notion de "s'en sortir" est toute relative. Il me semble en tout cas normal que l’État, par le contrat social qu'il apporte à ses concitoyens, soit le garant des services qui mène à une vie décente : un toit pour dormir, de la nourriture pour subsister, un minimum de loisir, et du respect entre tous, par exemple.

In fine, la notion d'assistanat est un concept qu'on retrouve particulièrement dans les théories qui cherchent à combattre l'interventionnisme sur le sujet. On le retrouve historiquement dans la théorie malthusienne (la science lugubre du XVIIIème siècle, qui détermine qu'il ne faut pas lutter contre la famine ou la pauvreté, au risque des provoquer l'effet inverse de celui escompté, qui a beaucoup plus parmi les plus riches de la population de l'époque), ou dans le laisser-faire du XIXème siècle qui dévoyait par exemple la théorie darwiniste (si tu es pauvre, c'est de ta faute, tu n'es qu'une expérience naturelle ratée, et les riches sont supérieurs).

En revanche, pour nuancer mon propos, je suis d'accord avec l'idée que l’État ne doit pas tout apporter à ses citoyens. Et je crois que le mérite doit d'une certaine manière être récompensé. Je souhaite juste souligner qu'un individu n'est pas méritant seul, il a pu bénéficier des services de l’État, et d'un contexte familial ou social qui lui ont permis d'atteindre un certain objectif.

Également, je crois que les personnes qui "[profitent] du système" existent. Cela ne me plaît pas, et je crois que c'est un sujet à traiter :

  • Mais pas au détriment de l'ensemble des autres qui en bénéficient justement (ou qui devraient) ;
  • Et peut-être pas en priorité par rapport à l'ensemble des autres sujets liés aux injustices de notre société moderne.

2. L’État doit venir en aide aux plus démunis, mais il ne faut pas tout attendre de l’État

Je suis plutôt d'accord avec cette assertion. Je détaille plus dans la réponse 1. En revanche, elle semble sous-entendre que l’État ne devrait aider que les plus démunis. Avec cette idée, je ne suis pas d'accord, l’État doit intervenir pour tous et chacun, afin de leur apporter services et soutiens pour une vie commune épanouie.

3. L’État doit faire en sorte que chacun reçoive de quoi vivre décemment

Je suis d'accord avec cette assertion également. Autant l’État ne doit pas tout apporter (par exemple, permettre à quelqu'un qui n'aurait aucune activité bénéfique (ce qu'il est compliqué d'évaluer) d'avoir autant, voire plus, que quelqu'un qui contribue à la communauté), autant je crois fermement que le rôle de l’État est justement d'assurer à chacun une vie décente.

Peut-être que cette assertion me gène dans sa tournure : "reçoive de quoi vivre" sous-entend que l’État apporte de l'argent. Selon moi, l’État doit plutôt assurer par des politiques une égalité des chances, et surtout une répartition juste de ces chances.

Sources