Guide de la femme intelligente en présence du Socialisme et du Capitalisme

De Notes Economiques et Politiques

Le guide de la femme intelligente en présence du Socialisme et du Capitalisme est un livre écrit par George Bernard Shaw[1]en 1927, et publié dans sa version traduite en français aux alentours de 1928-1929. Il a une vocation féministe, et défend l'idée de l'auteur d'un socialisme éclairé en lieu et place d'un système capitaliste pregnant. Il s'adresse en particulier aux femmes, et le contexte historique s'y prête : en 1928, les femmes britanniques peuvent enfin voter à partir de 21 ans.

Le livre s'articule autour de courts concepts, qui méritent probablement d'être évoqués ici en l'état.

Une question close s'ouvre

La première idée développée dans le livre est que la lectrice doit se poser la question suivante (à laquelle il n'y a pas de meilleure réponse que celle que l'on y apporte soi-même) : "combien devriez-vous posséder et combien devraient posséder vos voisins ?"

Ce que nous devrions d'abord acheter

L'auteur dans ce chapitre rapporte la politique de gestion d'un pays à l'image de la ménagère qui doit gérer son foyer, et prioriser ses dépenses : nourriture, logement, chauffage passent en priorité des frivolités des flacons de parfum et des bijoux. Oui, il faut replacer le propos dans le contexte historique de l'époque....

Il invite également, par des exemples intéressants (et qui ont finalement un goût très actuel), à s'interroger sur les inégalités existantes, et qui sont les exemples d'une prospérité toute relative.

[La] nation, qui dépense de l'argent pour du champagne, avant d'avoir fourni assez de lait pour ses bébés, ou donne de délicats repas à des terriers de Sealyham et à des chiens-loups d'Alsace et à des Pékinois, tandis que le taux de la mortalité infantile montre que ses enfants meurent par milliers, par insuffisance de nourriture, est une nation mal administrée, sotte, vaine, stupide et ignorante.

En voici un autre passage :

Ce n'est pas une excuse à un tel état de choses que de dire : le riche fait travailler. Il n'y a aucun mérite à donner du travail. [...] Un automobiliste qui écrase un enfant donne du travail, à l'ambulancier, au docteur, à l'entrepreneur de pompes funèbres, au prêtre, au marchand de vêtements de deuil, au cocher du corbillard, au fossoyeur, bref, à tant de dignes personnes, que, lorsqu'il finit par se tuer lui-même, il semble que l'on soit un ingrat à ne pas lui élever une statue comme à un bienfaiteur public. L'argent, qui sert au riche à faire travailler de mauvaise manière, ferait travailler d'une juste manière s'il était également réparti

J'aurais prequ'envie de citer l'ensemble du chapitre, mais la ou le wikinaute ici trouvera peut-être le temps long.

Vos achats

Ce chapitre décrit un peu plus la perversité (du fait que le mécanisme de défense par les capitalistes passera par n'importe quelle accusation, fusse-t-elle infondée, voire mensongère) d'un modèle capitaliste, et encense l'idée de nationalisation de services et structure d'intérêt général (et va même parfois plus loin dans l'idée socialiste). On y lit des concepts clés de la critique socialiste du capitalisme, à travers deux exemples principaux : la distribution du courrier en Angleterre (et dans le monde), et l'exploitation du charbon (à cette époque une source d'énergie importante pour les entreprises, les moyens de transports, et les particuliers). La notion de rente ou de profit du capitaliste y est abordée par exemple, et on y trouve également un éloge des services publics (au niveau national comme municipal d'ailleurs).

Vos impôts

Ce chapitre commence par une critique positive du mécanisme des taxes et de l'impôt, qui illustre notamment sa vocation de l'époque à redistribuer les richesses de façon à rendre plus égalitaire la société (en prenant le surplus au riche pour le redistribuer aux plus démunis). Néanmoins, il illustre également les limites du système, dans une société pervertie par certains travers du capitalisme, notamment à travers deux exemples :

  • Le paiement des intérêts liés aux prêts que les plus riches au début de la Guerre ont pu octroyer à l’État ;
  • La fabrique d'obus pendant la Guerre (la Première Guerre Mondiale s'est achevée il y a à peine 10 ans), qui est passée par une tentative des entreprises privées, tentative avortée mais qui coûtera la vie à nombre soldats anglais du fait du peu d'efficacité de leurs mortiers, puis par une nationalisation qui aura prouvé son efficacité par la suite (et qui pourtant sera récriée sitôt la Guerre finie par les mêmes capitalistes).

L'auteur considère qu'il a démontré le souci lié aux taxes, et va dans le prochain chapitre s'intéresser aux impôts proprement dits.

Vos impôts (2)

Ce second chapitre sur la critique de la répartition des cotisations publiques (qu'il appelle d'ailleurs parfois dépenses communistiques rappelle le constat du chapitre précédent sur les taxes, et montre qu'un phénomène similaire, dans une moindre mesure, s'applique aussi pour les impôts. Il explique par exemple que prélever un impôt sur les revenus d'une femme pauvre pour entretenir le gazon d'un parc à chevaux de Londres n'a pas beaucoup de valeur de justice. Il critique également la paresse des instances publiques (gouvernements centraux, municipalités) quant aux choix des adjudicataires (ce qu'on appellerait aujourd'hui des prestataires). De manière générale, la critique de l'impôt dans ce chapitre revient à critiquer l'injustice de celui-ci : la femme de chambre qui travaille quelques heures par jour n'est pas prise en charge par la riche maîtresse dès lors qu'elle quitte le domicile, et est donc aidée par l'ensemble des contribuables grâce à des aides ; c'est donc l'ensemble des contribuables qui paye pour aider cette femme de chambre, et non la riche maîtresse. Voici un autre exemple, très contemporain de l'époque de l'écriture du livre :

[Le] commerçant en boissons prend tout l'argent que paie l'ivrogne pour ses consommations : puis quand il est ivre, il le jette dans la rue, laissant le contribuable payer tout le mal que l'ivrogne peut causer, tous les crimes qu'il peut commettre, toutes les maladies qu'il peut attraper et apporter dans sa famille, et toute la misère à laquelle il peut être réduit. Si tous ces frais étaient inscrits au compte du commerce de la boisson, au lieu de l'être à celui des taxes de police et des pauvres, les bénéfices de ce commerce s'évanouiraient immédiatement.


On y lit également une critique du travail incertain (on peut y retrouver un écho aujourd'hui avec l'uberisation du travail, la multiplication des interims, des CDD, et en général, des emplois précaires), qui d'ailleurs peut provoquer, dans des cas extrêmes dira l'auteur, un comportement que d'aucuns aujourd'hui qualifieraient d'assistanat :

Ce ne sont ici, je le répète, que des cas extrêmes. Les travailleurs honnêtes, qui se respectent, n'agissent pas ainsi ; mais le travail incertain ne tend pas à rendre les gens honnêtes et respectables. S'ils n'étaient pas insouciants et ne buvaient pas plus que de raison pour soutenir leur entrain et abattre leur prudence, jamais ils ne pourraient endurer une pareille incertitude.

Un dernier exemple intervient, enfonçant le clou de l'injustice de l'impôt : les taxes sur les consommations diverses (aujourd'hui, nous pourrions parler de TVA probablement), qui permettent de réduire le coût de l'impôt sur le revenu. Ainsi, c'est parce que tous les consommateurs (donc, tous les contribuables, tout le monde étant obligé de consommer pour simplement vivre) paient cette taxe que les personnes qui ont des revenus peuvent payer un impôt plus faible sur leurs revenus.

Les choses étant telles qu'elles sont, vous pouvez voir comment, même dans vos impôts qui devraient être complètement libérés de la dîme en faveur de l'oisif, vous pouvez être, et vous êtes, en effet, "exploitée" jusqu'à un certain point, tout comme vous l'êtes en faisant vos emplettes ordinaires.

La conclusion du chapitre laisse à réfléchir tout de même, car l'auteur avertit que si les impôts étaient tous abolis, et que l’État et les municipalités étaient remplacés par des entreprises qui rendent les mêmes services, on aurait, non pas un Socialisme statal et municipal mais un Capitalisme statal et municipal.

Votre loyer

Ce chapitre critique la propriété privée des logements (en illustrant l'incongruité de la propriété de la terre en la comparant à l'absurdité de la propriété de l'air, de la lumière ou de l'eau). Cette critique s'appuie notamment sur l'injustice de la location (voire de multiples sous-locations). In fine, on reconnaît la encore une critique de la propriété privée, ne souffrant selon l'auteur d'aucun contre-argument :

Ce mal est si éclatant et si indéfendable par n'importe quel sophisme que pourrait inventer le propriétaire le plus ingénieux, longtemps avant qu'on ne parlât de Socialisme, on avait proposé l'abolition de toutes les taxes, sauf celles sur les propriétés terriennes. D'ailleurs nous avons encore parmi nous des gens qu'on appelle les "Single Taxers", qui prêchent cette doctrine de la Taxe Unique.

Cette partie est également l'occasion pour l'auteur de constater l'exode historique des populations vers les villes (souvent chassées historiquement de leurs campagnes et forêts). Au final :

Tout ceci aurait pu être évité si nous avions simplement eu le bon sens et la prévoyance d'exiger que la terre reste propriété nationale en fait comme en théorie légale, et que tous les fermages perçus constituent un fonds commun utilisé pour des besoins publics. Si cela avait été fait, plus n'aurait été besoin d'avoir des taudis [...], ni même des impôts et des taxes.

Le marché du travail et les "lois sur les fabriques"

Le chapitre commence par un constat de divergence d'intérêts entre les travailleurs et les employeurs :

  • Le travailleur, s'il n'a pas d'autres considérations (comme l'amour du bien public), demande le salaire le plus élevé possible, et les heures de travail les plus réduites qu'il est possible d'obtenir. Il vend en effet la seule chose qu'il a, sa force de travail, qu'il cherchera à vendre le plus cher possible ;
  • Le patron, s'il n'a pas d'autres considérations non plus, désire obtenir le plus possible pour ce qu'il vend, et donne pour ce qu'il vend le minimum possible dont l'acheteur accepte de se contenter. De son côté, le patron achète le travail que le travailleur lui fournit, et cherchera donc à l'acheter au meilleur marché possible.

Ce conflit d'intérêt, aux yeux du Socialisme, est appelé Lutte des Classes[2]

La suite dénonce les abus inhumains auxquels peuvent conduire un Capitalisme débridé (prôné par l’École de Manchester[3] et sa politique du "laisser-faire"), en se référant à des exemples et des comparaisons (en rappelant que dans l'histoire, lorsque des lois[4] pour limiter ces abus n'existaient pas encore, il était possible de mourir sous les coups de fouet au travail, femmes et enfants compris) : on disait communément que les patrons des fabriques du Nord usaient neuf générations au cours d'une seule génération. On trouve même une réflexion sur la durée de vie optimale d'un bien pour en maximiser la rentabilité (ce qui s'applique aussi au travail de l'ouvrier), où je n'ai pu m'empêcher d'y voir les prémices d'une réflexion capitaliste et peu humaniste de la valeur du travail, ou l’obsolescence programmée...

L'auteur introduit alors que le socialisme devait forcément découler du constat des abus capitalistes, et le supplanter au moins sur le plan théorique, mais avertit qu'il faut, même à ce stade et après ce constat, favoriser la raison plutôt que l'émotion pour en juger.

Il donnera d'autres exemples des malversations possibles du Capitalisme :

  • Même les patrons bienveillants, par souci du bien-être de leurs ouvriers, se retrouvent empêchés de mieux rémunérer leurs travailleurs, par pression de leurs concurrents, qui pourront alors vendre à moindre prix les biens qu'ils essaient eux-mêmes de vendre, et devront rapidement mettre la clé sous la porte ;
  • Les Factory Acts, fameuses lois sensés réguler le travail pour apporter des limites aux abus capitalistiques, n'ont pas forcément été acclamées par les patrons (trop malheureux de ne pouvoir payer une misère femmes ou enfants, à l'image du fameux Sweating System[5]), ni par les ouvriers non plus (même si cela paraît inhumain d'envoyer ses enfants travailler, il était souvent nécessaire d'avoir ce petit complément de revenus pour pouvoir simplement survivre au mois) ;
  • On commence à entrevoir également deux nouveaux arguments dans le livre :
    • La honte que l'on peut ressentir à demander une aide stigmatisante (on pourrait y retrouver assez aisément un parallèle avec notre époque) ;
    • La précarité des conditions salariales provoque une augmentation de la demande, et la possibilité pour les patrons d'aller au plus offrant en argumentant que si l'ouvrier ne se contente pas de ses conditions de travail, il s'en trouvera cent pour le remplacer.

Les femmes sur le marché du travail

Cette partie se concentre à nouveau sur la lectrice supposée du livre. Il y sera démontré que le Capitalisme provoque une inégalité entre hommes et femmes :

  • La femme ne sera pas embauchée par le patron au même salaire que l'homme sous prétexte que :
    • Si le salaire est similaire, le patron préférera embaucher un homme ;
    • Si cela ne lui plaît pas, une autre s'en contentera ;
  • Lorsqu'une femme se marie, ses propriétés deviendront celles de son mari ;
  • Dans le contexte historique, les femmes prenaient un emploi pour compléter le salaire du foyer, et se "contentaient" donc d'un salaire moindre. Si le foyer avait plusieurs jeunes filles en son sein, alors la situation financière du foyer en devenait bien meilleure ... tandis que le marche du travail féminin se restreignait de facto, et rendait la vie des femmes seules plus difficile.

L'auteur insiste également sur l'inégalité du marché pour les femmes mariées : une femme veuve aura beaucoup de mal à subvenir aux besoins de son foyer, alors qu'une femme non-mariée, mais ayant eu des enfants peut réclamer une pension pour chaque enfant aux pères de ceux-ci. De même, certains hommes se marieront pour découvrir que sa femme l'a fait peut-être par intérêt, sans amour, ce qui est contraire à toute droiture religieuse.

Enfin, George Bernard Shaw explique que le Capitalisme conduit facilement à la prostitution, par logique plus qu'autre chose. Prostitution de la femme, qui choisira mathématiquement une vie bien plus agréable, faste et aisée plutôt qu'une vie de dur labeur et sans saveur (la critique dans cette partie, porte sur les hommes, non sur les femmes ; nous invitons la lectrice ou le lecteur curieux de lire ce chapitre). Mais prostitution de l'homme aussi, que l'auteur appellera prostitution de la conscience, avec moult exemples.

Le Socialisme et le mariage

Ce chapitre est une suite logique du précédent en adressant spécifiquement la notion du mariage. Notamment en exprimant l'idée que la pensée socialiste est agnostique du mariage, tandis que le capitalisme a créé des chaînes qui ont pu créer des relations de dépendance entre personnes mariées. Ces relations ont été évoquées au chapitre précédent, et précisées à nouveau ici (relations maritales comme relations familiales d'ailleurs).

Il est apparemment fait reproche aux socialistes de vouloir casser la notion de mariage, auquel l'auteur répond que le principe défendu est plutôt de vouloir rompre les mariages malheureux :

Mais il doit y avoir un nombre immense de cas où femmes et maris, fils et filles, quitteraient la maison [...] si, comme conséquence de leur geste ils ne perdaient ni un seul repas, ni l'abri et la protection d'un seule nuit, ni ne subissaient la moindre atteinte à leur position sociale. Comme le Socialisme les placerait dans cette condition-là, il dissoudrait infailliblement les familles et les mariages malheureux.

L'auteur introduit également le concept de contrôle des populations (en nombre), de manière caricaturale certes, mais qui donne à réfléchir, et prétend qu'il s'agit d'un défi qui viendra peut-être en son temps, mais auquel le Socialisme devrait savoir répondre mieux que le Capitalisme.

Confusions courantes

Ce chapitre contient en lui-même plusieurs pensées dont il faut évoquer quelques pistes ici :

  • La guerre des mots ne doit pas détourner la lectrice attentive des idées sous-jacentes qui relèvent de tel ou tel terme (ainsi qui se prétend de tel ou tel bord doit être écouté au-delà des insultes afin de déterminer quelle est sa position réelle sur les sujets politiques, et ce, qu'il se prétende capitaliste, socialiste ou autre chose) ;
  • Parfois même, la confusion des mots opère des confusions dans l'esprit des gens, et empêche la réflexion, d'autant que beaucoup s'exprimeront même sans connaître grand chose de leur sujet[6] ;
  • L'auteur dissuade la lectrice d'opter pour le terme d'anarchiste-communiste :
    • Parce que les deux concepts sont aux antipodes (l'anarchiste prônant l'abolition des Gouvernements, des États, et du droit écrit, là où le communisme défend l'idée que les services seront publics et déterminés par le besoin public) ;
    • Même si, pour certains, le communisme relèverait des questions économiques, et que le terme d'anarchisme s'appliquerait à la liberté de tout un chacun de mener sa vie comme elle ou il le souhaite, cette doctrine est :
      • Décriée par les plus virulents capitalistes ;
      • D'expérience, ce qui a empêché le Capitalisme comme le Socialisme d'avancer plus loin ;
  • L'auteur rappelle également à la lectrice qui pourrait être tentée de dire que les Mines devraient appartenir aux mineurs, comme les maisons aux servantes, les églises aux prêtres, qu'il ne s'agit pas là de la vision Socialiste. Cette vision (dont l'auteur qu'elle a notamment pu faire arriver Mussolini au pouvoir en Italie) ne ferait en effet que remplacer une classe sociale par une autre:

[Vouloir] faire d'une industrie la propriété des travailleurs qui y sont employés reviendrait tout simplement à remplacer les actionnaires anonymes oisifs existants par des actionnaires travailleurs qui en tireraient des profits sur une beaucoup plus grande échelle.

  • Le Socialisme prétend plutôt que tous ces corps de métiers devraient appartenir à tous, et que chacun devrait donc payer au prix coûtant de sa fabrication, et que la meilleure garantie de payer le prix juste est que tel pourvoyeur d'un service est également consommateur de tous les autres (il ne s'agit donc pas d'une simple utopie de la bienveillance des travailleurs).
  • Ainsi, les rangs des Capitalistes peuvent être divisés (Diehards[7] appelant la création d'un état fasciste, libéraux constitutionnels, ...) comme ceux des Socialistes (Travaillistes, Trade-Unionistes, Communistes, ...)
  • L'auteur évoque également la notion de Grève Générale, mais qui ne semble pas revêtir à ses yeux l'efficacité espérée. Plus encore, il propose à la lectrice de s'en méfier, et propose quelques arguments que la ou le wikinaute curieux pourra aller lire dans le livre lui-même :-)
  • L'auteur aspire plutôt à une communauté de nations, pensant que c'est en l'union des nations qu'on peut prévenir la guerre ;
  • On trouve également dans ce chapitre une critique de l'autocratie et des représentants politiques, et des calculs des hommes et femmes qui, plutôt qu'un engagement pour des idées politiques, cherchent plutôt à conserver ou même asseoir leur pouvoir. Une phrase m'a paru être importante à faire figurer ici :

Ces réactions qui produisent de l'aversion pour la démocratie sont assez naturelles là où le Capitalisme - après avoir produit une énorme majorité de prolétaires qui n'a aucune pratique de la direction, de la responsabilité et du maniement de grosses sommes d'argent, ni aucune notion de l'existence de cette chose qu'on appelle la science politique -, a donné à cette majorité le droit de vote, afin de gagner, grâce à l'appui populaire, des avantages de parti.

  • La critique finale porte sur la démocratie telle qu'elle existe aujourd'hui, et souligne que tant que les candidats ne seront pas plus vertueux (par le choix d'un mécanisme fiable de leur intégrité et compétence à gouverner leurs semblables), il sera difficile de voter convenablement, mais qu'il vaut mieux voter (malgré tous les défauts contemporains de l'écrivain) plutôt que d'abandonner ce droit.

Sources